Encore une laitue au parcours surprenant. Complètement oubliée à la fin du XXème siècle après avoir été la vedette des marchés parisiens dans les années 30, elle fut redécouverte au début des années 2000, grâce au concours « Mémoire Vivante » organisé par l’association Intelligence Verte et proposé à de jeunes scolaires, comme une « course au trésor » pour retrouver les chefs d’uvre en péril de notre patrimoine végétal.
Guillaume Bonnot, alors jeune écolier dans la région du Mans a gagné le premier prix de ce concours qui a enthousiasmé les membres du Jury d’alors : Michel Lis de France-Inter, Claude Bureaux Jardinier-Chef du Jardin des Plantes de Paris, Pierre Valck directeur du Conservatoire des Jardin de Nancy, Jean-Marie Pelt le botaniste ethno-pharmacien bien connu et Pierre Tchernia, personnalité médiatique, dont on connaît peu les inclinations fortes pour le jardin.
En fait nous avons découvert que cette salade succulente qui avait connu son heure de gloire dans les années 30, avait totalement disparu, d’où la larme à l’il des membres du jury heureux de retrouver cette variété qu’ils croyaient perdue.
Explication : le petit Guillaume avait un grand-Père âgé, ancien maraîcher professionnel à Massy-Palaiseau qui avait préservé cette salade délicieuse pour sa consommation personnelle. L’histoire qu’il nous a raconté est probablement la même pour beaucoup de disparitions semblables de nos fruits et légumes L’intérêt pour cette salade a commencé à décliner quand les serres en plastiques se sont généralisées. En effet la Gotte à graines noires est une salade rebelle qui ne supporte pas le confinement dans ces abris artificiels. Elle donnait donc de mauvais résultats et les maraîchers l’ont abandonnée pour d’autres variétés plus « industrielles ». Tant pis pour le goût. Il arrive aussi que des enfants avec la complicité de leurs grands-parents nous rapportent une étonnante moisson, comme celle de ce petit garçon de la Sarthe.